Démarche artistique

Mon travail d’atelier s’inscrit dans une démarche opératoire et dans l’expérimentation de matières pour produire des formes. Je mets en œuvre des procédures d’empreintes d’éléments du corps, d’objets ou de lieux, chargés de mémoires et de blessures, avec des matériaux « à prise » : le mortier-colle, l’alginate, le latex et le béton. Ainsi, mes travaux ont une relation indicielle avec des objets qui sont en rapport avec la maison et le corps, avec ce qui fait tenir debout, ce qui protège et enveloppe : la fondation ou la colonne vertébrale ; des parois, murs et baies vitrées ; la peau ; un dessus-de-lit, une valise chargée d’histoires familiales. L’empreinte fait émerger une présence paradoxale, celle de l’absence, conduisant mes travaux à interroger des mémoires, des transmissions et des blessures. Ils deviennent alors des formes de reconstruction mémorielle et réparatrice. Je m’intéresse tout particulièrement aux transmissions entre les femmes de différentes générations et de différentes cultures.

Dans mes dernières recherches, j’opère un passage vers des mémoires plus collectives dans des lieux chargés d’histoire. Je me suis penchée sur les pierres usées par les genoux des lavandières au lavoir de ma ville,  j’effectue une recherche sur les ouvrières de la soie à Avignon,  comme un hommage à ces femmes dont le travail et la place dans la société sont invisibilisés.

J’interroge également la notion d’exposition. Exposer, n’est-ce pas aussi s’exposer, exposer ses propres fragilités et blessures, c’est-à-dire prendre des risques ? N’est-ce pas une étape vers une forme de résilience ?

Mon parcours :

A mon arrivée à Martigues, en 2006, j’ai mis de coté mon travail d’ingénieur, pour m'ouvrir à la création artistique, en choisissant tout d’abord le médium de la mosaïque contemporaine. J’ai enseigné à des enfants, jeunes et adultes, dirigé des projets de mosaïques collectives, exposé dans différents lieux des Bouches du Rhône, animé des conférences et organisé la biennale de la mosaïque contemporaine à Martigues en 2011 et 2013. Afin d’évoluer vers une démarche de recherche artistique et plastique contemporaine, j’ai suivi de 2013 à 2018, une Licence Arts Plastiques à l’Université Aix Marseille, puis un Master Arts Recherche plastique et Sciences de l’art. Mon mémoire de fin d’études, Formativité mémorielle et réparatrice. Figures de l’empreinte, m’a permis d’approfondir le processus de création de l’artiste en m’appuyant sur la théorie de la formativité de Luigi Pareyson et en éprouvant sa pertinence au regard de productions plastiques contemporaines, dont celle d’Arnaud Vasseux. Aujourd’hui, je prolonge ce travail de recherche par des conférences dans la région.

Remerciements:

Je conçois ma pratique dans une démarche de partages et d’échanges. Une partie des œuvres que je présente ici ont nécessité l’aide de plusieurs personnes bénévoles sans qui tout cela n'existerait pas. Je tiens à les remercier toutes et tous.